Surpêche et restauration collective
l faut diminuer notre consommation de viande, à peu près tout le monde est désormais d’accord sur ce principe (bien que la pratique ait souvent du mal à suivre). Mais saviez-vous qu’il est aussi crucial de diminuer notre consommation de poisson ?
En restauration collective, le poisson est encore largement surconsommé, notamment en tant qu’alternative à la viande pour les demandes confessionnelles. Or c’est une très mauvaise idée, voici pourquoi.
Quelques chiffres
- À travers le monde, ce sont 90 millions de tonnes de “poisson” qui sont pêchées chaque année, ce qui correspond, au bas mot, à 1000 milliards d’animaux marins ;
- Ces chiffres ne comprennent pas les captures accidentelles, les animaux tués par les filets fantômes (filets perdus en mer), ni la pêche illégale. Le chiffre de 1000 milliards d’animaux tués est donc en fait bien en-deçà de la réalité.
- Si les 8 milliards d’humains à travers le monde consommaient du poisson 2 fois par semaine, il faudrait 2 fois plus de poissons que l’océan n’en contient actuellement
Les chiffres pour la France :
Ventes annuelles de poissons pêchés ou élevés en France : 652 milliers de tonnes.
Ventes annuelles de poissons importés : 2000 milliers de tonnes.
Source : France Agrimer 2020
Les dauphins, victimes de la pêche
Notre appétit en poisson a également des conséquences sur l’écosystème marin. Depuis plusieurs années, l’association Sea Shepherd le montre avec son opération Dolphin Bycatch : la pêche est responsable de la mort de plus de 10 000 dauphins chaque année sur les côtes françaises. Les dauphins ne trouvent plus suffisamment de poissons pour se nourrir, et certains meurent de faim, échoués sur les plages. D’autres se rapprochent de plus en plus des bateaux de pêche en espérant trouver du poisson et se retrouvent piégés dans les filets. D’autres enfin sont volontairement capturés et tués par les pêcheurs, qui estiment que les prédateurs marins “volent leur poisson” (un comble !), comme c’est le cas pour ce dauphin retrouvé mort par les équipes de Sea Shepherd au large des Sables d’Olonne (attention, images difficiles).
Des conséquences pour les humains
La majeure partie du poisson consommée en France est importée.
Les importations proviennent en grande partie des côtes africaines : non seulement ces importations nécessitent un transport écologiquement coûteux, mais les navires-usines qui pêchent sur les côtes africaines prennent une ressource alimentaire vitale pour les populations locales. Et qui dit moins de ressources alimentaires, dit plus d’instabilité géopolitique.
Une restauration collective responsable
Il y a encore suffisamment de poissons dans l’océan pour répondre aux besoins de subsistance, c’est-à-dire aux besoins des prédateurs marins et des humains dont la survie alimentaire dépend des ressources marines.
La France est la 2e puissance maritime mondiale, et nous sommes le seul pays à être présent sur tous les océans de la planète. Cela nous donne une responsabilité considérable envers ces écosystèmes.
Alors, quel est le meilleur moyen de protéger les océans ?
Aujourd’hui, la première menace pour les océans, avant même la pollution plastique, c’est la surpêche. Les deux sont d’ailleurs très liées, puisque 70% des gros déchets plastiques dans l’océan proviennent de la pêche : filets fantômes et caisses de stockage en particulier.
Il est urgent de relâcher la pression sur la vie marine, et cela passe par nos assiettes.
Choisir, en tant qu’acteur de la restauration collective, de ne servir qu’un minimum de poisson à ses convives, c’est un geste indispensable pour relâcher cette pression.
Par conséquent, afin de répondre aux demandes de repas sans porc/hallal de la meilleure façon qui soit, nous vous encourageons à proposer une alternative végétarienne et non à base de poisson sur les journées concernées.
Partagez-nous aussi vos recettes végétariennes les plus appréciées par vos convives : nous pourrons mettre en avant votre cantine et votre équipe sur nos réseaux !