Cantine scolaire : comment y inscrire son enfant végétarien ou végétalien ?

Quatre adolescentes et leurs plateaux repas

De plus en plus de familles souhaitent que leurs enfants puissent suivre un régime végétarien ou végétalien, y compris à la cantine scolaire. Que ce soit pour des raisons éthiques, environnementales ou de santé, ces choix alimentaires sont légitimes et de mieux en mieux reconnus, notamment par le cadre légal. Mais concrètement, comment faire respecter ces régimes spécifiques à l’école ? Quelles sont les démarches possibles lorsque aucune alternative n’est proposée ?

Voici un tour d’horizon des droits en vigueur et des actions concrètes que les parents peuvent entreprendre auprès des établissements scolaires et des collectivités locales.

Ce que dit la loi :

  • Il est interdit de forcer un enfant à consommer de la chair animale (décision rendue par le Tribunal Administratif de Melun en 2017). Vous pouvez transmettre cette décision de justice à votre directeur comme rappel à l'ordre en cas de besoin.
  • Depuis 2019, les cantines scolaires ont l’obligation de proposer au moins un repas végétarien par semaine (Loi EGalim).

Plusieurs scénarios sont alors possibles : 

A. Votre établissement propose une alternative végétarienne quotidienne automatique ou sur inscription. Dans ce cas, vous n’avez aucune démarche à faire si votre enfant est végétarien. Si votre enfant suit un régime végétalien, pensez à prévenir l'établissement scolaire et les équipes de la cantine afin qu’ils évitent de lui donner des produits laitiers ou des oeufs en accompagnement. Sachez qu’ils n’ont aucune obligation d’accepter et que votre enfant peut être amené à consommer des produits d’origine animale.

B. Votre établissement ne propose pas d’alternative végétarienne quotidienne (seulement un menu hebdomadaire ou ne respecte pas la loi) : 

  1. Commencer par contacter votre établissement afin de proposer l’instauration d’une alternative végétarienne quotidienne. Vous pouvez vous baser sur ce modèle de lettre. Elle peut être proposée sur inscription ou quotidiennement à l'ensemble des usagers.
  2. En cas de refus, demander s’il vous est possible d’amener vos propres repas. La majorité des établissements refusent cette option pour des raisons de sécurité alimentaire, mais il arrive d’avoir de belles surprises.
  3. Demander au personnel de la cantine de ne servir que l’accompagnement à votre enfant (parlez-en à votre médecin traitant afin de compenser les carences nutritionnelles que cela pourrait induire, et de pouvoir donner une collation et un goûter en conséquence).
  4. Demander s’il est possible de fixer et d’identifier clairement le jour du repas végétarien hebdomadaire, afin de pouvoir inscrire votre enfant, à minima, ce jour, à la cantine.

Afin de garantir de bonnes relations avec vos élus, nous vous conseillons de solliciter un rendez-vous individuel afin de les inciter à végétaliser leurs menus, via l’instauration d’une alternative végétarienne quotidienne ou l’augmentation du nombre de menus végétariens. Lors de cet entretien, vous aurez la possibilité de leur soumettre nos nombreux supports de communication et de présenter un ensemble d’arguments en faveur de la végétalisation des menus :

  • Santé et nutrition : les repas végétariens bien équilibrés conviennent parfaitement aux enfants. Ils sont souvent plus riches en fibres et favorisent de bonnes habitudes alimentaires. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) et l’ANSES confirment qu’un menu végétarien équilibré est adapté à la restauration scolaire.
  • Écologie et climat : réduire la consommation de viande est l’un des leviers les plus efficaces pour lutter contre le changement climatique, selon le GIEC. Encourager les menus végétariens à la cantine s’inscrit pleinement dans les engagements environnementaux des collectivités locales.
  • Respect des convictions personnelles : le végétarisme est un choix éthique et/ou de santé pour de nombreuses familles. Le respect de ces choix s’inscrit dans les principes fondamentaux de la République.
  • Coût pour la collectivité : les matières premières des menus végétariens, notamment les légumineuses, sont nettement moins chères que la viande ou le poisson. L’augmentation du nombre de repas végétariens en restauration collective permet, ainsi, de réduire le coût du repas ou de réinvestir cette économie dans des produits locaux et/ou issus de l’agriculture biologique.

Même si les cantines scolaires ne sont pas toujours bien préparées à accueillir les enfants végéta*iens, la loi évolue et les choses bougent. En tant que parents, vous avez plusieurs leviers pour défendre les droits de votre enfant et encourager une alimentation plus durable à l’école.

N’hésitez pas à nous contacter pour obtenir des outils (courriers types, argumentaires, contacts) ou pour partager votre expérience.

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